Le contenu pédagogique lors de l’apprentissage du wing foil peut varier en fonction du vécu et de l’expérience de chaque individu. Le langage employé peut également être plus ou moins technique, ceux qui ne maîtrisent pas le jargon nautique bénéficieront d’un contenu clair et adapté à leur niveau de connaissances.
Assurer un enseignement de qualité ce n’est pas uniquement délivrer un contenu pédagogique de bon niveau, c’est également mettre les élèves dans les meilleures conditions possibles, dans un environnement adapté et avec le matériel qui convient. Ainsi choisir un plan d’eau calme balayé par un vent suffisant, associé à une surface de wing, une surface de foil et une planche au volume adéquats sont essentiels. Notre expérience nous a conduit a réduire la profondeur des mats sur les foils pour faciliter et sécuriser les vols, et à augmenter les surfaces des wings pour faciliter la propulsion et la prise de vitesse.
Ci-dessous nous avons listé les différentes étapes de l’apprentissage de la wing enseignées dans notre école, en voici donc les grandes lignes :
Manier une wing, cela peut paraître simple, pourtant il y a des bases techniques à acquérir. Cette étape au sol, qui dure une vingtaine de minutes, permet de faire des simulations de navigation et de comprendre comment utiliser la propulsion d’une wing. Dans un premier temps, il est essentiel d’assimiler la méthode de retournement de la wing, car la wing a une facheuse tendance à se retourner lorsqu’une extrémité touche l’eau, et répéter cette manoeuvre des dizaines de fois peut être épuisant si on ne détient pas la bonne méthode.
Il est important d’apprendre à saisir la wing de manière à ce qu’elle touche le moins possible l’eau, avec la main avant plus haute que la main arrière, en inclinant la latte centrale à environ 45°. Neutraliser la puissance en lachant la main arrière est un réflex simple, mais apprendre à border pour augmenter la puissance en fléchissant le bras arrière, sans être déséquilibré par ce surplus de puissance, demande un peu de pratique au sol.
Savoir utiliser la wing pour changer d’allure (direction en fonction de l’orientation du vent) est essentiel, surtout pour apprendre à remonter au vent : on tourne le bassin et les épaules vers le vent, et on bascule la wing du côté opposé, le poids du corps sur la jambe arrière. Se mettre en allure de près est essentiel pour se décaler du bord et aller dans une zone suffisamment profonde pour évoluer avec le foil.
Pour éviter d’endommager la wing, il est important d’apprendre à se déplacer avec son matériel de telle sorte que le foil n’entre jamais en contact avec la wing.
Pour monter sur la planche, le pratiquant se place dos au vent, la planche devant lui, travers au vent. la wing doit être maintenue par la poignée centrale, au point neutre. Ensuite il faut se hisser sur la planche et se mettre à genou. Une fois à genou, on saisit la wing par les poignées de la même façon que lorsqu’on est en situation de navigation, cela permet d’avoir un point d’appui. L’étape suivante consiste à poser le pied avant sur la planche, puis on s’aide de la wing pour se redresser complètement en posant le pied arrière sur la planche.
La position des pieds est importante, ils doivent être centrés sur la planche, et il faut les placer sur les repères prévus au niveau du pad.
Avant de voler, il faut apprendre à naviguer et contrôler ses trajectoires. Contrôler ses trajectoires et les différentes allures permettra d’avoir les bases pour se diriger sur le plan d’eau en toute sécurité, et s’éloigner du bord pour rester dans une zone assez profonde pour évoluer avec le foil.
Cette étape permet également de travailler les transitions, l’empannage étant la manière la plus simple de changer de bord. Contrairement à une idée reçue, la transition est assez simple à réaliser sur des planches volumineuses, en saisissant la wing par la poignée centrale, sur une position neutre, en en amorçant la rotation avec le bassin et les pieds.
Pour réussir à voler sur un foil, la clé est essentiellement la vitesse. En effet, à faible vitesse, un foil ne se lèvera pas, il va donc falloir apprendre à générer de la vitesse. C’est à ce moment que l’étape précédente est essentielle, car elle permet de gérer les différentes allures, et il va falloir naviguer au largue (avec le vent qui porte, et non face au vent, dans le langage des voileux on appelle cette action « abattre »), ce qui permet une franche accélération. Si le vent manque de force, il est alors nécessaire de pomper avec les bras (flexions et extensions énergiques) pour exploiter toute la puissance de la wing. Parfois, appliquer toutes ces recommandations n’est pas suffisant, alors il va falloir déclencher l’envol avec les pieds, le pop est une impulsion que l’on crée en transférant le poids du corps sur l’arrière de la planche, de manière dynamique, afin de lever l’avant de la planche et déclencher le vol.
Voler c’est le graal, mais décoller reste assez facile, contrôler un vol fluide et prolongé est une autre histoire! Trouver l’équilibre sur un foil est une question de proprioception, les appuis doivent être doux, l’assiette du flotteur doit se trouver à plat et horizontal pour obtenir un maximum de portance avec le foil. Le jeu du bassin est important pour transférer les appuis sur l’avant ou l’arrière pour garder l’équilibre et la planche sur un plan horizontal. Il faut essayer d’effacer tous les gestes parasites du haut du corps, et garder le buste bien droit et les épaules d’aplomb au dessus des pieds, ne pas se pencher en avant ou en arrière. Une fois en vol, il faut rectifier sa trajectoire pour passer de l’allure de largue, au travers, voire au près, en orientant le bassin et les épaules vers le vent. Contrôler un vol au largue, c’est à dire avec le vent qui porte est compliqué car cela génère beaucoup de vitesse, le fait d’essayer de passer travers au vent ou plus face au vent permet de ralentir et mieux contrôler les premiers vols.
Tenir l’équilibre sur le foil demande un travail de proprioception, il va falloir apprendre à transférer ses appuis sur la jambe avant ou arrière pour éviter que la planche ne se cabre ou plonge. Ici tout est une question de finesse et cette vidéo permet de comprendre les transferts d’appuis si on observe bien les oscillations de la planche.